Auteure d’un rapport sur les « Années collège en territoires urbains sensibles » en 2011, j’ai pu observer l’importance de dispositifs qui permettent d’épauler, d’accompagner et d’encourager les jeunes issus des quartiers fragiles.

Parmi ces dispositifs, les internats d’excellence accueillent les enfants en situation de réussite scolaire et leur permettent de mieux bénéficier de toutes les potentialités du système éducatif républicain.

Pour changer le regard sur les quartiers fragiles, l’accompagnement des jeunes les plus méritants est l’un des leviers donnant à tous les habitants des exemples de réussite encourageants et mobilisateurs.

Or, par dogmatisme, le Ministre de l’éducation nationale Vincent Peillon a décidé de mettre fin à ces internats d’excellence. Il méconnait ainsi l’importance de l’action dans la durée auprès des jeunes en train de construire leur parcours dans la société.

Ce dispositif aurait dû, bien au contraire, être amplifié, peut-être amendé, mais en aucun cas abandonné. Les efforts entrepris pendant ces dernières années ont été rayés d’un trait de plume.

Le ministre avance un argument financier. Financer un tel dispositif, ce n’est pas une dépense, mais un investissement qui a prouvé son efficacité.

Après les classes moyennes, c’est maintenant la jeunesse, et notamment celle des quartiers les plus sensibles, qui est victime des choix budgétaires de François Hollande.

Fabienne Keller