Nomination de François BROTTES : quand les réseaux politiques mènent au réseau électrique
Le député socialiste François Brottes est proposé par le Gouvernement pour prendre la présidence du directoire de Réseau de transport d’électricité (RTE).
Le Gouvernement rompt avec une tradition qui voulait que la présidence de RTE soit occupée par un expert dont le profil est technique et non politique.
Ce fut le cas du président actuel, Dominique Maillard, polytechnicien et ingénieur du corps des mines, dont la carrière dans le domaine de l’énergie faisait de lui un président légitime et respecté. André Merlin, auquel Dominique Maillard avait succédé, diplômé de l’école supérieure de l’électricité, correspondait également à ce profil technique si essentiel quand on préside le gestionnaire de l’ensemble du réseau français de lignes à haute tension.
Désormais, pour être désigné Président de RTE, il vaut mieux être branché réseaux politiques que réseaux électriques.
À cette manœuvre politique s’ajoute une manœuvre politicienne.
En effet, à la faveur de la nomination de François Brottes en tant que « Député en Mission » dès le 19 février 2015, la loi précise que 6 mois après, c’est à dire le 19 août prochain, son siège de député sera automatiquement attribué à son suppléant, Pierre Ribeaud, Conseiller départemental socialiste.
François Hollande fait donc coup double : il place un député socialiste ami à la tête d’une filiale importante d’EDF et conserve un député socialiste dans la majorité en s’évitant une législative partielle particulièrement risquée.